Dans un précédent article paru sur le blog, nous avons cité l’agriculture comme un secteur dans lequel on peut se lancer et réussir si on y met du sien.
L’agriculture
est un secteur vaste et la chaine de valeur est énorme. Dans ce billet, je m’en
vais vous parler de trois cultures qu’on peut faire lorsqu’on se lance dans
l’agriculture et qu’on n’a pas de gros moyens. Cette liste n’est pas exhaustive
et je pourrai en donner plus à ceux qui le demanderont.
Les
cultures dont on va en parler sans simples à faire et ne nécessite pas un grand
niveau de compétence techniques même si on doit respecter les calendriers et
certaines règles agricoles pour pouvoir augmenter ses chances de réussite
surtout lorsqu’on débute. Il s’agit de la culture du Manioc, du maïs et de
l’arachide.
Pourquoi ces trois cultures ?
La première
raison pour laquelle j’ai choisi ses trois cultures c’est qu’elles ont un
marché. Pour débuter, il faut produire quelque chose qui se vend car sans
cashflow, notre entreprise est vouée à l’échec. Ce sont aussi des cultures,
hormis le manioc, à cycle court, ce qui permet un retour sur investissement
rapide (chose très importante quand on débute et qu’on ne dispose pas de grand
moyen). Et en plus de cela elles (culture de l’arachide et du maïs,) peuvent être
facilement associées au manioc, ce qui permet de faire une double culture en
une saison même sans irrigation. Et si par chance le sol de notre champ est
riche, on n’a pas besoin de faire d’apport en matières organique pendant la
première année. Leurs résidus constituent de riches ressources organiques pour
enrichir le sol avant la prochaine culture car ils se décomposent vite. Ces
quelques raisons nous donnent déjà un aperçu des bénéfices que peuvent apporter
ces trois cultures à quelqu’un qui débute dans l’entrepreneuriat agricole. Parlons
maintenant de chacune de ces cultures.
1. Le
Manioc
Le manioc
est l’une des plantes vivrières les plus importantes de la république
centrafricaine, si ce n’est la plus importante. Il contribue à l’alimentation
de l’homme et de l’animal. Il est même utilisé dans l’industrie (l’alcool,
l’amidon etc.). Il est l’aliment de base du peuple centrafricain, ses feuilles
se mange, ses tubercules se mange crues ou cuites et après une brèves transformation
qui consiste à le sécher et de l’écraser en farine, elle permet de préparer
notre fameuse boule de manioc tant aimé.
Son taux de
rendement est élevé (il peut atteindre facilement 20 tonnes l’hectare). Et il
contient un minimum de 40% de matières sèches pour la plupart des variétés. Les
variétés, il en existe plusieurs en Centrafrique, elles partent de six (6) mois
à vingt-quatre (24) mois. Mais dans notre cas, je vous conseillerai plutôt une
variété à douze (12) mois. Ceci pour permettre de faire des associations avec
les deux autres cultures qui sont présentées dans cet article.
Les étapes
clés d’une bonne culture sont les suivantes :
-
Le choix du sol : Toute culture agricole a besoin d’un
sol riche pour atteindre ses performances de rendement. Même si le manioc n’est
pas très exigeant en matière de sol, le choix de ce dernier est capital pour la
réussite de cette culture. Il lui faut un sol bien drainé et riche en matière
organique comme les sols sableux argileux. Mais vu que la majorité des sols de
notre pays est riches en matière organique, cette phase ne causera donc pas,
dans la plupart des cas un gros problème.
-
La préparation du sol : pour permettre au sol de bien
drainer l’eau et de bien fournir les matières organiques, il faut faire un petit
effort pour le labourer. Un labour léger avec de la houe permet de ne pas abimer
la structure du sol et provoquer l’érosion. Ce labour va aussi permettre la
pénétration des nutriments, qui se trouvent à la surface du sol, dans ce
dernier.
-
Le choix des boutures : il faut choisir des boutures
ayant au moins six mois d’âge. Cette maturité permet la croissance rapide de la
plante et la rend forte et résistante aux maladies. Il faut aussi choisir des
plantes saines, car comme les humains une plante malade ne grandit pas assez
vite et ne donne pas assez de tubercules car toutes les ressources que le sol
va lui fournir, elle va les utiliser pour se soigner, au lieu de produire avec.
-
La plantation : si on veut optimiser le rendement de
son champ, il faut faire les choses différemment. La première erreur est celle
de trop serrer les plantes, si ces dernières respirent mal, elles produisent
mal. Il faut faire une culture en ligne
et respecter les écartements recommandés par les spécialistes. Un écartement de
1m sur 1m permet d’obtenir 10.000 pieds sur un hectare. Et permet de faire une
ou deux associations. Mais on peut aussi opter pour un écartement de 80cm sur
80 cm et ceci permet d’avoir plus de 15.600 pieds à l’hectare, mais ce dernier
ne permet pas de faire toutes les associations qu’on veut.
-
Période de plantation : Malgré le fait que le manioc
soit une culture a cycle long, il faut mettre en place la plantation qu’en
mi-juillet ou début Aout, ceci pour permettre à l’autre culture associative de
pouvoir faire un bon démarrage. Mais si on veut faire une culture pure, on peut
faire une plantation en Juin.
-
L’entretien : Même si on respecte toute les règles et
principes pour réussir sa culture, il faut se dire que si on ne respecte pas
les délais d’entretien, notre production va en pâtir. Généralement la
production nécessite au moins quatre sarclages avants la récolte, mais le mieux
serait de nettoyer le champ à chaque fois que les mauvaises herbes menacent la
production, il ne faut pas oublier que les mauvaises herbes se nourrissent
aussi du sol, donc elles diminuent considérablement les apports dont doivent
bénéficier les plantes.
Le manioc
peut facilement rapporter 800.000FCFA en un hectare si on respecte bien les
règles de production (qui je le rappelle ne sont pas très difficile à suivre).
En plus, on peut aussi exploiter les autres sous-produits de cette culture
(feuilles et boutures) et en plus on peut l’associer à d’autres cultures, ce
qui réduit considérablement les couts de production.
2. Le
Maïs
Le maïs
peut être cultivé dans toute l’étendue du territoire centrafricain. Il peut
être produit seul ou en association avec la plupart des cultures (arachides,
manioc, haricot etc.). Comme le manioc, Le maïs constitue l’aliment de base
d’une grande partie de la population centrafricaine. Il intervient aussi dans
l’alimentation animale (volailles, porcs, etc.) et il sert de matière première
dans certaines industries (L’alcool, le savon, l’huile).
Selon les
variétés, son rendement à l’hectare peut varier de 3 à 5 tonnes. Mais comme
pour toute culture il faut respecter les règles et les conseils des
spécialistes. Une culture de maïs suit normalement les principes suivants :
-
Choix
du terrain : le maïs aime les sols bien drainés et riche comme le manioc. Il
lui faut de préférence des sols sablo-argileux
-
Préparation
du sol : comme pour le manioc, il faut faire un labour léger 10 à 15 cm avec la
houe pour ne pas abimer le sol. Il faut de préférence faire le labour après
avoir bruler le champ pour faciliter la pénétration dans le sol des nutriments
qui se trouvent sur sa surface.
-
La
plantation : pour planter un hectare de maïs, il faut prévoir 20 à 25 kilos de
semences. La densité quand a elle dépend fortement de la quantité de plant par
trou. Si on veut faire deux plants par trou, il faut un écartement de 75 cm
entre lignes et 50 cm entre poquets, par contre, si on veut avoir un plant de
maïs par trou après démariage, il faut faire un écartement de 75 cm entre
lignes et 25 cm entre les poquets. Ce qui est important c’est que, si on veut
optimiser le rendement et faciliter l’association avec d’autres cultures, il
faut semer en ligne (semer à la volé ne permet pas une bonne répartition des
graines sur la surface du champ, c’est vrai que c’est un très gros travaille
mais cela permet d’optimiser la surface du champ et de faciliter les sarclages)
et mettre deux à quatre graines par trous
-
Démariage
: il consiste à arracher les plants excédentaires les moins vigoureux de façon
à obtenir la densité recherchée. Il faut le faire environ 15 jours après
germination. Ceci pour permettre de maitriser la densité et permettre aux
plantes vigoureuse de vivre et de profiter aux maximum des nutriments su sol.
-
Période
de semis : vu que le maïs est une culture a cycle court (quatre mois maximum,
il est possible de faire deux production dans l’année. Mais cela dépend bien
évidemment des types d’association qu’on a choisi de faire avec lui. Il faut
cependant aussi respecter les périodes de semis fournies par les spécialistes.
Mais généralement le semis se fait de mi-juin à mi-juillet en zone de savane et
mi- mars à mi-avril pour les zones de forets après les premières pluies de mars
(ou pluies de mangues). Le respect des dates de semis permet de faire
bénéficier à la culture une pluviométrie optimale et suffisante ainsi qu’un
ensoleillement abondant facilitant la croissance.
-
Entretien
: une production de maïs nécessite normalement 3 à 4 sarclages avant la
récoltes.
Une
production de 4 tonnes de Maïs peut rapporter selon les périodes choisies pour
la vente entre 400.000FCFA et 600.000FCFA. Et comme pour le manioc, si on
l’associe à une autre culture, on augmente considérablement la marge. Il faut
aussi noter que les résidus de maïs sont facilement transformables en aliments
pour bétails, ce qui permet de tirer encore d’avantage de revenus dans une
production. Les résidus permettent même de limiter, voie même remplacer
l’apport en engrais chimique ou en compost pour les productions suivantes.
3. L’Arachide
La
République centrafricaine possède plus de 15.000.000 d’hectares de terre arables.
L’arachide peut être cultivé sur la totalité du pays. C’est une culture à cycle
court, donc elle permet un retour rapide sur investissement et permet donc à
l’agripreneur de pouvoir réinvestir son argent dans d’autres cultures. Le
comble c’est que comme je l’ai dit dans l’introduction, c’est une culture qui
possède un marché, ce qui fait que pour moi c’est la culture à faire lorsque
débute et en plus elle accepte très bien l’association avec le manioc ou le
Maïs. Il est utilisé au quotidien par les ménages, les restaurants, les hôtels
et autres. Sans oublié que l’industrie l’utilise aussi énormément (huile,
beurre de cacahuète, tourteau pour l’alimentation des bétails, etc.).
Le schéma
cultural se présente normalement de la manière suivante :
-
Choix
du sol : L’arachide est friande des terres légers et riches en nutriments.
Pour cela il faut lui fournir de préférence un sol sablo-argileux bien
travaillé pour permettre la pénétration rapide des racines dans le sol.
-
Préparation
du sol : un labour léger pour protéger le sol contre l’érosion, lui
suffit.
-
La
plantation : Vu qu’on a prévu de faire une association avec une autre
culture, il faut faire un écartement de 50cm * 10cm. Ce qui permet de respecter
les aller qu’on a mis dans l’autre culture. Cet écartement permet d’avoir 200.000
pieds d’arachide à l’hectare. C’est vrai que ce n’est pas optimale comme
effectifs mais cet écartement facilite l’entretien du champ. Il ne faut oublier
qu’on a prévu une association et qu’il faut aussi laisser de la place pour
l’autre culture. Il faudrait planter deux à trois graines par trous, on
pourrait toujours enlevés les plantes faibles lors du premier sarclage et ainsi
laisser des plantes vigoureuses pour la culture.
-
Période
de semis : Comme pour le Maïs, c’est une culture a cycle court (entre 75
et 90 jours). On peut donc faire deux à trois productions l’année si l’on a les
moyens de faire de l’irrigations, mais il ne faut pas oublier qu’il n’est pas conseiller
de faire deux productions consécutives d’une même culture sur un même terrain.
La période de semis optimal est de Juin à Aout pour permettre à la plante
d’avoir une bonne pluviométrie et un bon ensoleillement.
-
Entretien,
Une production nécessite au moins quatre sarclages avant la récolte. Mais le
mieux serait de faire un nettoyage dès que les mauvaises herbes menacent les
plantes car la concurrence diminue la production.
Une bonne
production d’arachide, selon les variétés et les types de sols, sans compter si
on fait un apport en engrais chimique ou biologique, l’arachide peut donner
jusqu’à 1.5 à 3 tonnes de grains à l’hectare, voire même plus. Et avec une
telle production on peut avoir entre 850.000FCFA et 1.500.000 FCFA.
Conclusion
Cet article
a titre informatif, je pourrai donner plus d’information techniques mais ce
n’est pas le but de l’article. La production de ses trois cultures ne nécessite
pas d’avoir une grande maitrise technique, juste quelques informations sur le
calendrier, l’entretien, la fertilisation peuvent suffire à réussir une
production. Je n’ai pas parler de la fertilisation dans cet article parce qu’il
est destiné aux plus grand nombre et ce plus grand nombre n’as pas accès aux
moyens pour faire une fertilisation du sol avant culture. Et en plus la
majorité de nos sols sont riches naturellement, donc des apports en fumures si
on en a sa disposition augmenteront forcement la production.
On peut constater
qu’une production associée de deux ou de trois cultures peut rapporter beaucoup
d’argent sur une année. Mais je vous conseillerai plutôt une seule association,
surtout qu’on n’a pas fait d’autres apports minérales aux sol. J’espère juste
que ce billet peut vous donner une idée sur ce que vous pourriez faire si vous
disposer de peu de moyens et d’un hectare de terre disponible.
Si vous
avez d’autres cultures qui selon vous peuvent rapporter plus, n’oubliez pas de
nous en parler dans les commentaires, cela permettra au plus grand nombre de bénéficier
de vos conseils et d’augmenter nos chances de voir ce pays aller de l’avant.
Si
l’article vous a plût, n’hésitez pas à le partager sur vos réseaux pour en
faire bénéficier aussi vos amis. (Le savoir est la seule richesse au monde qui
se multiple lorsqu’on la partage), alors partageons la.
#Ensemble on ira plus loin
#Yeswecan
Commentaires
Enregistrer un commentaire