Comme on l’a annoncé dans l’article introductif, aujourd’hui nous allons exposer à travers cet article les 6 maillons qui entrent directement dans la production agricole en Centrafrique. On tient à préciser aussi que la liste exposée ici n’est pas exhaustive ni universelle. C’est un assemblage de notre propre initiative et analyse. Ces maillons dont on parle dans cet article sont des mini secteurs qui font partie du grand secteur agricole. Et comme on l’a dit dans le précédent article, chacun de ces mini-secteurs peut à lui seul faire naître de dizaines de petites entreprises qui pourront embaucher des centaines voire des milliers de gens et ainsi accélérer la croissance de ce pays. Il faut aussi noter que dans cet article, on parle de l’agriculture proprement dite (tout ce qui touche à la production agricole à travers la terre), les autres secteurs qui souvent vont de pair avec ce secteur agricole (pisciculture, élevage, apiculture, etc.) feront l’objet d’autres articles. Alors sans plus tarder nous allons aborder la première partie de cet article.
1- Location des terres
Comme je l’ai dit dans un
autre article sur l’agriculture, ce pays dispose de plus 20.000 Km2 de terres
arables qui sont dans la majorité non exploiter. C’est vrai qu’une partie de
ces terres se trouvent (malheureusement) dans des zones de guerres, mais il
y’en a aussi une partie que se trouve dans des zones accessibles mais qui ne
sont pas exploiter. Pour qu’il y’ai de la production agricole il faut que la
terre soit disponible. L’un des plus grands freins au développement de
l’agriculture reste l’accès à la terre.
Mais cette opportunité peut
être exploiter par des personnes disposant de grande espace agricole qu’il
n’exploite pas. Faisons un petit calcul simple.
Une parcelle de 25m * 25m
soit 25m2 se loue a 5000FCFA. Sachant qu’un hectare de terre est égale à 8 parcelles
de 25m2, alors 1 hectare peut être mise en location pour 40.000FCFA. Imaginons
maintenant qu’une personne a 10, 20,50 ou 100 hectares à sa disposition et
qu’il décide de les mettre en location. En lisant cette partie de l’article on
se dit surement que comment faire pour trouver 100 hectares de terre arable à
mettre en location. Une fois de plus utilise ton imagination, car t’es un(e)
entrepreneur(e). Avec juste un téléphone et Facebook une seule personne peut
disposer de toute cette superficie et pouvoir le mettre à la disposition des agripreneurs
qui sont dans le besoin.
L’avantage ici est double.
Pour l’agripreneur il dispose d’une terre accessible (seulement si celle-ci est
riche) à moindre prix pour tout une année. Il va pourvoir produire tout ce
qu’il veut pendant cette période. Le propriétaire de la parcelle aussi en
bénéficie car non seulement il y’à l’entrée d’argent, il bénéficie aussi du
fait que l’agripreneur va entretenir sa parcelle pendant toute la production de
ce dernier, donc à la fin de la location, le propriétaire disposera d’une
parcelle propre et prête à accueillir d’autre cultures.
C’est un grand marché qui
est loin d’être saturé vu la quantité de terre arable disponible. Alors il faut
y penser comme une opportunité d’affaire. Je peux apporter plus d’information à
ceux ou celle qui veulent se tourner vers ce maillon stable. Il suffit juste de
m’envoyer un petit email et je me ferai le plaisir de répondre à votre
préoccupation.
2- Production et vente de
semences
L’agriculture peut rendre
riche et de manière sûre. Et quand on regarde les classements des plus riches
agriculteurs de tous les pays du monde qui ont un classement, on se rend compte
que parmi les dix premiers, il y’a toujours trois ou quatre semencier. Les
semences coutent chère et pour les avoir parfois au moment des cultures, cela
devient difficiles. C’est un secteur vierge, vu que les prix des semences ne
cessent d’augmenter d’année en année. La production est presque inexistante, ce
sont juste les petits producteurs qui essaient de faire cette production mais
eux même sont souvent à cours de produit juste dans les premiers mois de la
saison de culture.
Pour exemple, en temps
normal, le kilogramme de maïs varie de 150 XAF à 200 XAF. Mais les semences se
vendent toujours en période de culture entre 350 XAF et 500 XAF pour le kilo.
Donc deux à trois fois plus chère que le prix de ventes du maïs sur le marché.
Et juste en faisons un petit calcul pour une production de 10 tonnes de maïs on
se rend compte de la différence en termes de chiffre d’affaire à réaliser. Les
10 tonnes de maïs de consommation vendus par l’agriculteur à la fin de sa
production vont lui rapporter 1.500.000 XAF tandis que les 10 tonnes de maïs du
semencier vont lui rapporter 3.500.000 XAF, soit une différence d’au moins
2.000.000 XAF.
Bien sûr que la production
de semences nécessite d’autres techniques de cultures, mais on peut se former
et y parvenir. En plus on peut être simple producteur et semencier en même
temps, premièrement pour économiser tout l’argent dépenser dans l’achat des
semences et aussi pour augmenter son chiffre d’affaire avec les semences qu’on
va vendre.
3- Fabrication d’outils
agricoles
Pour produire, il nous faut
des outils agricoles. Et c’est un marché à fort potentiel, car plus la
production agricole va augmenter, plus on aura besoin d’outils performants pour
assurer cette production. Tout le monde sait que chez nous il n’y a que des
outils agricoles rudimentaire comme la houe, la daba, la machette, la fourche,
etc. Et en plus de cela, ces outils sont pour la plupart défectueux et se casse
à la première occasion. C’est pourquoi une production locale (même
semi-industrielle) de bonne qualité, trouvera sans problème sans compte sur le
marché des outils agricoles. Si une houe coute 2500 XAF alors imaginer juste
que l’entrepreneur en vende 1000 pièces. Faite de calcul aussi pour 2000 où
5000 pièces par années. Avec un seul produit on peut faires plus de 10.000.000
XAF.
Si aujourd’hui au lycée
technique de Bangui, les gens sont capables de construire des robots, c’est
qu’ils sont aussi capables de fabriquer des petits engins agricoles adaptés à
la réalité économique du pays car tout le monde sait combien importer un
tracteur d’Europe coute chère et que le plus souvent c’est des pourritures
qu’on reçoit. Ça fait plaisir de voir ce genre de génie chez nous et un
entrepreneur qui a un peu de moyens peut utiliser cette piste pour concevoir
des machines et outils adaptés à la réalité de chez nous.
La rentabilité de ce
secteur est très sûre vu qu’il y’a une demande qui est déjà là et qui va sans
cesse croitre avec l’augmentation future de la production. Il faut aussi
insister que seule la mécanisation nous permette d’atteindre des niveaux de
production industrielle et ainsi amorcer la croissance économique du pays. Il
suffit de produire des bons outils et de faire connaitre ses outils au grand
public pour qu’on soit inonder de commandes. Et si c’est une production
industrielle alors là tout le monde peut déjà imaginer ce que cela va rapporter
vu qu’il n’y a aucune concurrence.
4- Vente de produits
phytosanitaires
Quand les productions vont
commencer à augmenter, il faudrait qu’il y’ait des entrepreneurs capables de
pouvoir fournir les marchés des produits phytosanitaires de bonnes qualités. On
sait qu’aujourd’hui pour produire et limiter les risques de pertes pendant la
production, il faut protéger les cultures contre les maladies et insectes qui
peuvent faire des ravages énormes. Et le plus souvent quand les maladies
surviennent pendant une production, les agriculteurs ne savent pas vers qui se
tourner. Et pourtant chaque année l’ISDR forment des centaines de techniciens
en agricultures mais on ne sait où ils sont. La main d’œuvre pour ce secteur
existe car l’ISDR les forme, alors un entrepreneur qui se lance dans ce secteur
aura juste à faire venir les bons produits adapter au besoin des agriculteurs
du pays et il aura de la clientèle.
Pour aller plus loin, avec
tous ces techniciens que l’ISDR forme, avec tous ces biologistes que
l’Université de Bangui forme, pourquoi ne pas utiliser cette main d’œuvre pour
créer un laboratoire de production de produit phytosanitaire dans le pays. Toutes
les ressources qui entrent dans la fabrication de la plupart de ces produits
sont disponibles à l’état brut dans le pays (cela va encore créer d’autre
secteur d’activités). Alors on peut juste utiliser ses ressources pour tout
faire localement et éviter d’importer des produits qui sont pour la plupart
chimiquement dangereux pour la santé humaine.
La production agricole
mondiale, est en train de se tourner vers la production biologique car il se
sont rendus compte que la production industrielle avec tous les produits
chimiques qu’elle utilise à augmenter de manière exponentielle le nombre de
personnes atteintes de cancer dans les pays développés. Alors nous devrons nous
aussi tirer des leçons de cette erreur qu’ils ont eu à commettre et corriger
notre système de production pour permettre de préserver la santé de nos
consommateurs. C’est pour cela que nous devrons tout faire pour développer la
production des produits phytosanitaires biologiques chez nous. Cela va nous
permettre de contrôler la qualité de la nourriture qui sera mise dans les
assiettes de nos ménages.
5- Production agricole
Nous continuons jusqu’à ce
jour à importer tout ce qui est mis dans nos assiettes, même le manioc. Et
c’est une vraie honte qu’on puisse se dire qu’on est un pays indépendant depuis
plus de 60 ans. C’est vrai que l’indépendance ne veut pas dire que nous ne
devrons rien acheter aux autres mais il faut se mettre à l’évidence, pour
prétendre être indépendant, il faut être capable de nourrir son peuple et
ensuite de le soigner, d’assurer sa sécurité, de l’éduquer etc. Mais
aujourd’hui tout est importer, et c’est cette raison qui me pousse à écrire cet
article pour te dire à toi qui es en train de le lire qu’il y’a un marché qui
existe et qui sera toujours là même dans 100 ans.
C’est un secteur large et
dans plusieurs articles déjà sur ce blog, j’ai essayé de montrer son intérêt et
sa largesse. Faire de la production agricole ne veut pas dire qu’on juste
produire de manioc, du maïs et du riz, mais pour l’instant c’est la priorité, avec
le temps et plus on aura de la sécurité alimentaire, on va se tourner vers
d’autres cultures comme : Arachide, sorgo, mil, sésame, patate douce,
pomme de terre, tomate, gombo, piment, Café, coton, cacao, palmiers, bananes,
Blé, Soja, cannes à sucres, etc.
La liste est longue il nous
faut tout un article pour en parler. Mais ce qu’il faut retenir c’est que la
production agricole est la clé de voute de tous les secteurs qui se trouvent
dans cette trilogie d’article. Elle le pilier de la croissance de cette chaine
de valeur dont nous en avons parlé l’article introductif de cette trilogie.
C’est un secteur porteur car le nombre de la population ne cesse de croitre et
en plus de cela nous avons la capacité de devenir le grenier de l’Afrique
centrale car les pays qui nous entourent comme le Tchad, le Congo-Brazzaville,
les deux Soudan n’ont pas une grande superficie de terre arables et ils ne
peuvent pas produire tous les produits qu’on a cité.
6- Transformation et Vente de
produit agricole
L’un des plus grands
problèmes des producteurs agricoles est l’écoulement de leurs productions sur
le marché. Et ce problème peut produire des pertes considérables de la
production qui parfois peut atteindre 80%. Le plus souvent les producteurs sont
isolés et ne savent pas où vendre leurs productions. Ils arrivent même parfois
à brader la production par crainte de la perdre inutilement. C’est vrai que
l’agripreneur doit faire des recherches pour déterminer où se trouve son
marcher avant de se lancer mais le problème va toujours persister car la
clientèle peut changer de comportement à tout moment. Mais vu que
l’entrepreneuriat est une démarche de recherche de solution aux problèmes que
rencontre les autres, alors ce problème représente un vrai potentiel commercial
et financier. Des entrepreneurs peuvent se positionner comme vendeur de la
production agricole des agripreneurs. Cela permettra de faire des gagnants des
deux côtés. Car l’agriculteur peut grâce au réseau du vendeur écouler les
produits rapidement, ceci pour limiter les pertes post récoltes et aussi le
vendeur pourra faire des bénéfices énormes grâce à la différence entre le prix
d’achat et le prix de vente sur le marché.
Il existe une seconde
solution, et c’est cette solution que nous encourageons le plus. Pour espérer
faire de plus grande plus-value, il faut apporter de la valeur aux produits
agricole en les transformant avant de les vendre sur le marché. On sait que la
transformation va apporter de la valeur ajoutée et limiter les pertes de productions
agricoles. Et comme pour la production agricole, il faut un article complet
pour parler de tout ce que la transformation va créer comme emplois, richesses,
impôts et autres. Pour mesurer l’importance de la transformation agricole, il
faut penser à toutes ces batailles autour du café et du cacao en Afrique, cela
permet de pouvoir savoir combien peut rapporter la transformation des produits
avant leurs ventes.
Mais il faut juste noter
que le jour où on va réussir à transformer tous nos produits agricoles avant de
les vendre aux autres, on aura atteint le bon niveau pour faire partie de
l’économie mondiale. Et j’encourage tout entrepreneur qui veut se lancer dans
l’agriculture à prendre en compte la transformation des produits dans sa vision
à long terme. Tant que nous continuerons à exporter nos productions de manière
brute chez les autres pour qu’ils s’en occupent, nous allons les enrichir et
nous allons toujours dépendre d’eux pour vivre. Trouves-tu normal toi
entrepreneur que les pays qui ne produisent pas le cacao, puisse être les
premiers transformateurs du cacao en chocolat ? Nous devons transformer
nous-même ce que nous consommons majoritairement. Cela va nous permettre de
contrôler la qualité des produits que nous fournissant à nos enfants.
Conclusion :
Pour conclure la première
partie de cette trilogie d’article, on va juste insister sur le fait que
l’agriculture est la voie royale qui peut conduire à la croissance et au
développement de ce pays. Juste avec ces six maillons qu’on vient de
présenter, on se rend déjà compte du potentiel de ce secteur. Et on voit que ce
secteur peut recruter la majorité des professions qui existe dans ce pays en
partant du biologiste au soudeur de métaux. Tout le monde trouvera son compte
dans ce secteur, c’est pourquoi il faut le mettre à l’avant.
Il faut aussi penser à
faire une agriculture différente et surtout responsable. L’industrialisation
agressive a fait qu’aujourd’hui le monde développé ne dispose plus de terre
riche, et possède un taux élevé de personnes atteintes des cancers dû à la
forte utilisation des produits chimiques. Nous devrons nous penser à préserver
le sol, à utiliser des engrais naturels, et des produits phytosanitaires
biologiques (ces produits existent déjà dans des pays qui nous entourent et les
ingrédients de fabrication sont disponible dans la plupart des cas dans le
pays). Soyons donc responsable de la vie de nos compatriotes.
Alors si vous avez des
questions ou suggestions, alors n’hésitez pas à nous en parler dans les
commentaires et de nous envoyer un petit email.
Surtout n’oubliez pas de
vous abonnez à la newsletter pour être informer en premier des nouvelles
parutions sur le Blog #CentrafriqueConseils
Si l’article vous a plu
alors n’hésitez pas à le partager autour de vous, il y’a de la place pour tout
le monde, et plus on sera nombreux, plus on élargira cette chaine de valeur.
#Ensemble on ira plus loin
#YesWeCan
Commentaires
Enregistrer un commentaire